Et le gras dans tout ça ?

Quand y en a plus, y en a encore ! Ceux qui craquent pour une dose de gras, un confit de canard, de la chantilly ou une bonne mayonnaise seront heureux de savoir que leur amour du gras a peut-être un responsable. En effet nous avons vu qu'il existe sur la langue des récepteurs du goût pour le sucré, le salé, l’acide, l’amer et l’umami. Il existerait un récepteur du goût pour le gras!

http://www.forums.supertoinette.com/recettes_467697.hamburger_et_frites_maison.html

Le récepteur du "gras" s’appellerait CD36

Les chercheurs ont identifié un variant d’un gène appelé CD36. Ce gène est à l'origine de la protéine CD36 qui constituerait le récepteur gustatif du gras, localisé au niveau de la langue. Plus le nombre de ces récepteurs est élevé, plus la personne est sensible au gras : cela signifie qu'une petite quantité de gras suffira à la satisfaire. En revanche les personnes exprimant peu la protéine CD36 seront moins sensibles au gras et auront donc besoin d'une quantité plus importante de gras pour être comblée.

 Petites explications:

Chez la souris, la protéine CD36 se présente comme le récepteur aux lipides impliqué dans la détection des acides gras à longue chaîne (AGLC) issus de l’hydrolyse des triglycérides (TG) alimentaires par la lipase linguale (enzyme).

 La reconnaissance des AGLC par le CD36 (1) induit une augmentation de la concentration intracellulaire en calcium ([Ca2+]i) (2), phénomène connu pour déclencher la sécrétion de neuromédiateurs.

 L’information est ensuite transmise par les nerfs gustatifs au cerveau et notamment vers des zones impliquées dans le comportement alimentaire ce qui peut expliquer la préférence vis-à-vis des lipides. 

De petites expériences ... 

Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont fait goûter à l’aveugle 3 solutions : l’une d’entre elles contenait une faible quantité d’huile grasse et les deux autres pas du tout. Les 21 participants étaient en situation d'obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30) et portaient un masque les empêchant de sentir les solutions. Certains d'entre eux possédaient une version du gène CD36 faisant qu'ils exprimaient beaucoup la protéine, d'autres en produisaient très peu et d'autres moyennement. Les résultats de cette expérience ont montrés que les personnes possédant beaucoup de récepteurs CD36 se montraient huit fois plus sensibles à détecter le gras que ceux possédant deux fois moins de protéines CD36.

De même, des chercheurs sont parvenu a désactivé le gène codant pour cette protéine chez un certain nombre de nos amis rats et souris. 
Résultat : les rongeurs ont perdu l’attirance naturelle de leurs congénères pour les aliments gras.

Un terrible cercle vicieux !

Toujours chez nos amis les bêtes, il a été montré qu'un régime riche en gras entraine une production moindre de CD36. En clair, plus on consomme de gras, moins on produit de CD36, de ce fait notre sensibilité au gras se réduit et il faut donc de plus grosses quantités pour obtenir satisfaction ! Un terrible cercle vicieux dont l'origine peu être génétique et qui offre des perspectives de recherches pour établir de nouvelles stratégies, plus adaptées, à la prise en charge de l’obésité.


Désormais vous savez que ce n’est pas entièrement de votre faute si vous ne pouvez plus vous contrôler chaque fois que vous passez devant certains fast food, ou que vous aimez vous faire des petits plaisirs peu diététiques… Cependant, ceci n'enlève pas toute votre culpabilité face à la "malbouffe", 
même si les gènes y sont pour beaucoup, n'oubliez pas de manger équilibrer et de faire du sport. 




sources:
les sciences du goût - biofuture
http://www.agro-media.fr
http://www.olavia.com/une-sixieme-saveur
http://www.erudit.org/revue/ms/2006/v22/n4/012804ar.html

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